lundi 4 novembre 2013

Histoire de dents

Nourrissons, elles nous font souffrir le martyr mais, les souvenirs de cette période n'étant pas gardés dans notre mémoire, nous oublions la douleur procurée...
Nous la revivons à travers les nuits blanches que nos propres enfants, en pleine souffrance, nous garantissent...
Et l'âge avançant, et surtout à un âge avancé, elles cassent, se déchaussent, pourrissent, et recommencent à nous faire souffrir...

A 34 ans, je ne suis pas une adepte des dentistes car j'ai cette immense chance d'avoir de très bonnes dents...
Une toute petite carie soignée en quelques minutes il y a 12 ans, voilà le seul désagrément "classique" que m'ont fait subir mes dents, pendant toutes ces années...

C'était malheureusement sans compter sur mes nerfs, mon anxiété, mon stress intérieur qui se manifestent la nuit, quand je dors, quand mon cerveau ne semble plus rien contrôler...
Alors je grince des dents, frottant les deux mâchoires dans un bruit stressant pour celui qui partage ma couche...
Je grince, grince, grince, à tel point que j'en ai mal le matin, quand je me réveille, les mâchoires endolories par ce travail nocturnes...
Je grince, grince, grince, à tel point qu'aujourd'hui, le dentiste m'a annoncé que j'avais limé mes dents de 1 ou 2 millimètres...
Le choc... Cela m'a paru énorme...
En combien de temps les ai-je ainsi usées? Depuis combien d'années mon anxiété et mes tensions internes usent-elles mes jolies dents (car elles sont encore jolies, mes dents...).
J'ai déjà eu une gouttière occlusale, que j'ai réussie à casser par la force de mon activité dentaire nocturne...
Je vais donc en avoir une nouvelle, pour protéger le limage de mes dents...
3 ans d'appareils dentaires et de tortures orthodontiques, quand j'étais adolescente, qui sont gâchés, lentement et irréversiblement...
Pendant 3 ans, je n'ai plus souri sur les photos, complexée par le chemin de fer qui traversait mes dents...
Et maintenant, je me demande ce que sera mon sourire dans 5 ans, dans 10 ans, dans 20 ans...
En tout cas, ce soir, mon sourire est caché par une moue... 
 

samedi 2 novembre 2013

De circonstance...

Un texte et une chanson de Tri Yann dont les paroles me semblent justes, très justes...
Parce qu'être Breton, ça ne s'explique pas, mais ça se vit...
Parce qu'aujourd'hui, la Bretagne est en deuil, meurtrie par l'obscurantisme ambiant...
Parce qu'aujourd'hui, le Gwenn Ha Du est brandi comme une arme alors qu'il est un symbole d'unité et de culture...
Parce qu'aujourd'hui, sans jouer les mélodrames, oui, je me sens blessée...
Parce qu'aujourd'hui, plus que jamais, je suis Bretonne et fière de l'être...
 
 
 
 
Le breton est-il ma langue maternelle ?
Non ! Je suis né à Nantes où on n'le parle pas.
Suis-je même breton ???... Vraiment, je le crois...
Mais de pur race !!!... Qu'en sais-je et qu'importe ?
Séparatiste ? Autonomiste ? Régionaliste ?
Oui et non...: Différent
Mais alors, vous n'comprenez plus :
Qu'appelons-nous être breton,
Et d'abord, pourquoi l'être ?

Français d'état civil, je suis nommé français,
J'assume à chaque instant ma situation de français.
Mon appartenance à la Bretagne
N'est en revanche qu'une qualité facultative
Que je puis parfaitement renier ou méconnaître...

Je l'ai d'ailleurs fait...
J'ai longtemps ignoré que j'étais breton
Français sans problème,
Il me faut donc vivre la Bretagne en surplus
Ou pour mieux dire en conscience...
Si je perds cette conscience,
La Bretagne cesse d'être en moi.
Si tous les bretons la perdent,
Elle cesse absolument d'être...

La Bretagne n'a pas de papiers,
Elle n'existe que si à chaque génération
Des hommes se reconnaissent bretons...

A cette heure, des enfants naissent en Bretagne...
Seront-ils bretons ? Nul ne le sait...
A chacun, l'âge venu, la découverte... ou l'ignorance...

vendredi 1 novembre 2013

Fermeture Exceptionnelle le 1er novembre et autres dimanches...

"Fermeture exceptionnelle de votre magasin ce vendredi 1er novembre" ...
C'est ce que plusieurs enseignes ont affiché au cours de la semaine, pour informer leurs clients que, "exceptionnellement", leur commerce sera fermé un jour férié...
L'aspect exceptionnel de la fermeture d'une grande surface, un jour férié, me laisse perplexe, vraiment...
Elle me laisse d'autant plus perplexe que j'y travaille, justement, dans une grande surface.
Alors ce billet sera totalement subjectif et biaisé par mon regard un peu agacé et désabusé par cette tendance à l'ouverture constante et régulière des grandes surfaces, les jours fériés et les dimanches.

La question que je me pose est "Pourquoi?"
Pourquoi les grandes surfaces ont-elles besoin d'ouvrir ces jours-là? 
Pour le pognon, cela va de soi, car les chiffres d'affaires réalisés ces jours-là sont généralement forts.
Pourquoi sont-ils forts?
Parce que les gens (oui, les gens, pas moi car je ne vais JAMAIS dans les grandes surfaces un jour férié ou un dimanche) ne savent tellement plus quoi faire de leurs journées de repos, de leur temps libre en famille qu'ils vont s'aérer dans les rayons des hypers, bronzer sous leurs néons et claquer l'argent qu'ils n'ont pas (la crise, tout ça, tout ça...).

Je n'ai rien, foncièrement, contre l'ouverture des grandes surfaces les dimanches et jours fériés.
Cependant, je trouve que s'instaure alors une inégalité profonde entre le salarié de cette grande surface, contraint à aller travailler ce jour "férié", et les autres qui ne travaillent pas...
Alors j'entends parfois, par-ci, par-là, la voix de la laïcité à outrance, clamant que la plupart des jours fériés, sous prétexte qu'ils sont d'origine catholique, n'a plus vraiment de valeur...
Dans ce cas, pourquoi ne pas supprimer tous ces jours non-laïcs? Adieu le lundi de Pâques, et le long week-end qui l'accompagne, adieu le jeudi de l'Ascension et le joli pont qu'il offre à la majorité des gens, adieu Noël, tout simplement... Ah, tout de suite, j'entends des dents grincer... Je me permets cette ironie sur les longs week-ends et les ponts car c'est quelque chose dont je n'ai jamais eu la chance de profiter...
Idem pour le repos dominical qui était, à l'origine, non travaillé pour que chacun puisse aller à la messe... Mais faisons fi de cette journée à consonance grossièrement religieuse et, dans notre pays à la laïcité poussée à l'extrême, travaillons tous le dimanche...

Je n'ai rien, foncièrement, contre le travail le dimanche.
Pendant plus de 5 ans, je me suis levée le dimanche matin pour aller bosser à 4h...
Pendant plus de 5 ans, j'ai bossé TOUS les jours fériés...
J'étais célibataire, sans enfant, je m'en fichais, franchement, de travailler ces jours-là...
J'étais également étudiante et c'est vrai que, le dimanche, c'est le seul jour de libre que j'avais pour gagner de quoi arrondir mes fins de mois...
Alors oui, pour des étudiants dont l'emploi du temps ne permet pas de travailler en semaine, pour des salariés véritablement volontaires qui n'ont pas de contraintes familiales, pas de réticence personnelle à bosser le dimanche et les jours fériés, dans ce cas là, pas de problème...
Ouvrons les commerces ces jours-là et relançons la croissance...
Et puis, il y a de nombreux corps de métiers qui travaillent les dimanches, ne connaissent pas les jours fériés. Je pense aux hôpitaux, aux pompiers, aux militaires, aux policiers, aux restaurateurs, aux boulangers, etc.
Je pense également aux petits commerçants indépendants qui font le plus gros de leur chiffre d'affaire le dimanche, justement et qu'une ouverture de plus en plus systématique des grandes surfaces risque tout simplement de tuer... (c'est la crise, tout ça, tout ça... ).

Alors je veux bien, là-haut, que vous fassiez des décrets et des lois pour autoriser le travail le dimanche... pas de problème...
D'ailleurs, dans un soucis égalitaire, travaillons tous le dimanche et les jours fériés... C'est vrai quoi... Pourquoi le client du dimanche aurait-il droit de venir acheter un truc indispensable ce jour là (des cornichons... 24h sans cornichons, il y a déjà eu des morts...) et que moi, ce jour-là, je ne pourrai pas aller à la Poste acheter la dernière collection de timbres? Oui, pourquoi...?
Et puis si tout le monde travaille le dimanche, les crèches seront ouvertes, les assistantes maternelles en place, les centres aérés prêts à accueillir les enfants... comme un jour normal en somme...
Parce que pour l'heure, est-ce mon patron qui va garder mes enfants le dimanche quand j'irai travailler?
Ou bien l'Etat va-t-il subventionner des crèches ouvertes pour les travailleurs du dimanche?
Ah ouais, mais non, ça coûte du fric et le pays est en pleine récession...

Et toi, client des jours fériés et des dimanches, à cause de qui, finalement, les patrons obligent leurs salariés à venir te servir, ne peux-tu pas anticiper "un peu" tes courses pour t'éviter d'avoir à les faire courses ce jour-là?
N'as-tu pas mieux à faire, un 1er novembre où le ciel semble pleurer toute la pluie de ses nuages, que d'aller t'enfermer dans une grande surface? 
Un jeu de société avec tes enfants, un ciné, des crêpes, un billet énervé sur ton blog, il y a tellement de choses à faire...

Ceci dit, dis-toi bien cela, client du dimanche... Quand tu viendras dans mon échoppe dimanche 22 décembre, que tu devras attendre une éternité à la caisse car je prendrai un malin plaisir à ne pas ouvrir une seconde caisse et à te regarder trépigner d'impatience ce jour de repos, ne viens surtout pas me demander d'ouvrir cette seconde caisse que tu lorgnes...
Je pense que ton repos dominical en serait gâché... 
Gnark, gnark...