mercredi 15 octobre 2014

Lettre à une marâtre...

A toi qui est entrée dans la vie de Magrande s'en y avoir été invitée...
A toi qui ne supporte pas la complicité d'un père et de sa fille, surtout quand ceux-ci vivent à 100% le week-end qui leur est accordé...
A toi qui n'accepte pas que l'ex que je suis puisse entretenir des bons rapport avec le père de Magrande...
A toi qui refuse à Magrande qu'elle puisse porter dans ses bras, embrasser et choyer ce petit frère que son père et toi lui avait donné et qu'elle ne voit que deux week-ends par mois...
A toi qui prétexte des excuses bidons et des caprices dignes d'une gamine de 3 ans pour empêcher Magrande de passer le temps d'un dîner avec son père et sa mère...
A toi qui me considère comme une rivale parce que j'ai, il y a bien longtemps, partagé quelques années de vie commune avec l'homme avec lequel tu partages ta vie maintenant...
A toi, qui insidieusement, tente de briser, en quelques mois, le respect et la complicité que le père de Magrande et moi avons construits, pas-à-pas, depuis toutes ces années que nous sommes séparés...
A toi qui gâche les moments de retrouvaille de Magrande et de son papa par les disputes que tu provoques...
A toi qui a clamé haut et fort, à qui voulait bien l'entendre, que Magrande était une pestiférée parce qu'elle a eu le malheur d'avoir trois poux sur la tête...
A toi qui rend ma fille malheureuse parce que tu rends son père malheureux...
A toi, j'ai envie d'écrire ceci...




Ta jalousie t'aveugle et t'empêche de voir l'Amour que le papa de Magrande et moi portons à notre fille...
Ton immaturité t'écarte de toute possibilité d'entretenir avec ton ex, le père de ta propre petite fille, une relation saine et respectueuse comme le père de Magrande et moi entretenons depuis plus de 7 ans...
Ta mesquinerie, vile et grossière, se retournera contre toi comme une violente tempête...

Jusqu'à présent, je me suis tus, je n'ai rien dit... 
Mais la langue de Magrande se délie sous le poids de son mal-être et mon mutisme risque de bientôt se terminer...
Il paraît que ce que je représente est la raison de ta façon nauséabonde d'agir...
Soit...
Il te faudra pourtant bien prendre conscience que je fais partie de la vie du papa de Magrande pour de très nombreuses années encore et qu'il te faudra apprendre à composer avec moi...
Et il te faudra surtout comprendre qu'une mère ne peut supporter de voir son enfant souffrir.
Ma fille souffre, à cause de toi...




A toi j'ai donc envie d'écrire : méfie-toi de la mère louve qui sommeille en moi... Mes griffes sont acérées et mes crocs affûtés...

mercredi 23 avril 2014

Petit guide du client parfait...

Etre employée de libre service (ELS, pour les intimes...), c'est comprendre et maîtriser parfaitement la loi de Pareto à savoir qu'environ 20% des clients te pourrissent environ 80% de ta journée de travail...
Alors, afin que tu ne sombres jamais dans cette tranche peu glorieuse de crétins clients  qu'on a envie de baffer un poil désagréables, voici un petit guide de règles du client parfait dans une grande surface...

1 - Le client parfait dit bonjour à la personne à laquelle il s'adresse...
Ca te paraît être une évidence parce que toi, tu es bien élevé(e)...
Mais pour 20% des gens qui poussent un chariot de courses, la fille arborant les couleurs de l'enseigne n'est pas digne qu'on lui adresse un bonjour...
Alors que 2 petites syllabes, c'est si simple à prononcer...
Et alors si en plus tu souris en disant "bonjour", l'ELS mouillera sa culotte tellement elle sera contente..

2 - Le client parfait sait lire...
Avant de venir hurler sur l'ELS parce que le nougat est affiché à 1,29€ et que la caissière le lui a compté à 1,89€ (oui, parce que tu comprendras bien que, dans ce cas là, c'est la caissière qui s'éclate à mettre des prix sur les milliers de référence qui passent entre ces mains...), le client parfait aura pris le temps de lire... Oui, lire... et pas seulement les chiffres...
Ce qu'il a vu affiché à 1,29€ était du bouquet garni, gentiment rangé sous l'étiquette adéquate... Et sur l'affiche à 1,89€, ô surprise, il y a écrit "Nougat"... Toutes ces coïncidences, c'est fou, quand même...
Alors oui, le client parfait sait lire et sait prendre le temps de lire...
Ca lui évitera des poussées de tension... C'est mieux pour son petit coeur...

3 - Le client parfait sait s'excuser...
Après avoir considéré l'ELS comme une sous-sous-merde et engueulé la caissière de la même manière, alors que c'est lui le fautif, le client parfait sait s'excuser...
Un petit "Excusez-moi, je suis un crétin fini confus" lui prendra quelques secondes de son précieux temps et rendra la journée de l'ELS beaucoup plus légère et gaie...

4 - Le client parfait est patient...
Et oui, il y a des jours et des créneaux d'affluence, en supermarché. C'est un fait établi...
Alors il arrive qu'un phénomène très agaçant se produise : la file d'attente interminable en caisse... Un peu comme les interminables bouchons sur l'A7, l'été...
Sauf que sur l'autoroute, l'automobiliste s'énervera tout seul dans sa voiture. Il n'aura pas à sa portée une caissière sur laquelle se défouler verbalement parce que ça n'avance pas assez vite...
Alors qu'en magasin, c'est tellement sympa de pouvoir échanger avec les autres clients, coincés comme lui dans cette éternelle file d'attente, sur la médiocrité de la caissière, sa nullité professionnelle, etc.
Et généralement, alors que c'est son tour, ce client si pressé 5 minutes auparavant (oui, c'est la durée moyenne en caisse dans mon échoppe les jours de forte affluence...) râlera parce que la caissière, finalement, scannera trop rapidement les articles (celle-là même qui n'avançait pas d'un cachou 5 minutes avant... ), mettra trois plombes à sortir son chéquier de son sac, à découper mé-ti-cu-leu-se-ment le chèque selon les pointillés, remettra trois plombes à chercher son propre stylo pour signer le  chèque (parce que celui de la caissière, un pauvre Bic, n'est pas assez bien comparé à son stylo feutre...), prendra le temps de bien écrire sur le talon de son chéquier le montant du chèque, la date, le nom du magasin, rangera tout bien dans son sac avant de tout ressortir pour donner sa pièce d'identité à la caissière...
N'oublions pas que ce client était pressé, initialement...

5 - Le client parfait ne vient pas faire ses courses un jour férié...
Et si par mégarde il venait, il s'abstient de dire aux ELS que c'est honteux d'ouvrir les magasins ces jours-là...

6 - Le client parfait vit avec les saisons...
Le client parfait ne vient pas se plaindre parce que les melons vendus en ce mois d'avril sont espagnols et pas FRAN-CAIS !!! 
Le client parfait sait que le mois d'avril, ben, ce n'est pas la saison du melon, en France...
Et le client parfait ne viendra pas te faire remarquer que tes fraises de Noël ont un goût de flotte... 

7 - Le client parfait est altruiste...
L'hiver, il neige (enfin, pas trop cette année)...
Et qui dit neige, dit petite perturbation de circulation et de livraisons...
Le client parfait comprendra que cette marchandise qu'il met dans son caddie se trouvait au préalable dans un camion, conduit par un ... être humain... (un truc de fou, hein...)
Et que si les conditions météorologiques ou de circulation sont trop dangereuses, il se peut que le chauffeur de camion (cet être humain...) n'ait pas pu transporter la tondeuse à poils de nez prévu dans la pub...
Alors le client parfait comprendra bien que la vie d'un être humain vaut quand même un poil plus que sa tondeuse à poils de nez à 9,99€ en publicité... 

8 - Le client parfait t'apporte des chocolats à Pâques...
Et pourtant, même mes enfants n'y croient plus, au lapin de Pâques... 


Heureusement, il reste tout plein de gens très chouettes qui parviennent à rendre la vie et le travail des ELS plutôt sympa (quand même !!! )



mercredi 2 avril 2014

Des envies d'ailleurs...

Depuis quelques temps, une grande lassitude m'habite...
Lassée de mon travail, dans lequel je ne trouve plus d'épanouissement...
Lassée de cette vie où il faut planifier, prévoir, négocier, les week-ends, les vacances, les imprévus et les éventuels caprices de tierces personnes...
Lassée d'être séparée de 200 kms de l'homme qui partage ma vie...
Lassée des bons conseils prodigués par des personnes qui me veulent du bien, s'inquiètent des cernes qui se creusent sous mes yeux et m'invitent régulièrement à "voir quelqu'un"...
Lassée, lassée, lassée...

J'ai grandi dans des cartons de déménagement, j'ai changé d'école et d'adresses très - trop- régulièrement, j'ai quitté des ami(e)s et m'en suis fait d'autres...
J'ai eu deux parcours universitaires n'ayant rien en commun car au bout de 2 ans, le premier m'ennuyait et je voulais voir autre chose...
En 12 ans de vie active, j'ai rédigé deux lettres de démission et le stylo me démange de rédiger la troisième... 

Je suis une girouette, une instable, une fille qui a la bougeotte...
Je ne tiens pas en place, j'ai besoin d'être dans le mouvement car l'inertie me tue...
La sédentarité m'affaiblit plus qu'elle ne me consolide...
Je me nourris et vis du changement, du nouveau, du renouveau, de mouvement et de l'action...

Mais depuis quelques mois, je suis face à un quotidien qui s'apparente à un mur m'empêchant d'avancer...
Je stagne et je croupis...
J'ai besoin de changement, de changer d'air, d'embarquer avec moi les quelques personnes que j'aime vraiment.
Mais je ne peux pas changer, comme ça, sur un coup de tête...
Trop de paramètres dont je ne suis pas maîtresse m'empêchent de prendre mes valises et de rejoindre le Namoureux, par exemple, ou de le suivre dans une nouvelle vie...

Alors pour l'instant, je cogite, je turbine...
Il n'y a que mes méninges qui remuent, cogitent, s'affolent, cherchent une solution pour concilier sédentarité et mouvement, quotidien et changement...
J'ai besoin de vide autour de moi, pour mieux m'entendre réfléchir mais je suis sans cesse solliciter car mes silences inquiètent...
Les bons conseils parasitent les ondes de ma réflexion et je ne les supportent plus; ils me font mal au crâne et m'embrouillent...

J'ai des envies d'ailleurs, avec lui, avec eux, et seuls au monde...



mercredi 22 janvier 2014

IVG: mon histoire...

C'était en mai 2008...
J'étais séparée du papa de Magrande depuis plus d'un an, je vivais une relation avec C. et, alors que j'étais d'habitude menstruée comme une horloge, paf, je m'aperçois d'un retard de règles...
Non, pas possible d'être enceinte, je suis sous contraception...
Et pourtant, re-paf, le test de grossesse se révèle positif...

Ma première pensée a été : "J'avorte..."
C. et moi n'avions pas une relation stable, je doutais de la pérennité de cette dernière, j'avais déjà une enfant issue d'une première union, je n'envisageais pas d'élever seule 2 enfants de 2 pères différents...
J'ai donc pris RDV chez mon gynéco qui a réalisé une échographie à l'aveugle (je ne voyais pas l'écran), qui a retiré mon stérilet (cela aurait dû provoquer une fausse couche) et qui m'a dit de revenir le voir après le week-end pour me prescrire le fameux Cytotec (petit cachet magique qui provoque une fausse couche...). Il voulait que je prenne le temps de réfléchir...
Le retrait du stérilet n'a rien fait et j'ai réfléchi, beaucoup, trop sans doute...

L'éthique, la morale, le questionnement, le doute, l'instinct maternel, la stérilité d'une amie, etc sont venus changer ma première pensée en "Je garde..." (j'exprime mon avis, et uniquement mon avis, car C. s'en foutait royalement...).
Nouveau RDV chez le gynéco; je lui annonce que finalement, j'ai décidé de garder ce bébé. Il me fait donc une échographie où j'ai accès à l'image et je vois la petite tâche blanche, le petit minuscule embryon...
Et puis passent les jours et je doute, encore et encore, sur l'avenir qui nous attendra, Magrande, ce bébé en devenir et moi... 
Entre temps, je découvre la vraie nature de C. (un gros salaud, rien de moins) et je panique...
Que vais-je faire, seule avec 2 enfants? Comment vais-je assumer? Comment aimer l'enfant d'un homme que je déteste et dont je n'ai pas voulu? Comment assumer, plus tard, ce non-désir d'enfant? [Coucou, tu es né(e), mais je ne voulais pas de toi et ton géniteur non plus... d'ailleurs, il s'est barré... Ah mais oui, ta soeur était fortement désirée elle...La psychanalyse, c'est par là...].

Et puis un jour, j'ai craqué... et je suis revenue à ma toute première pensée : "J'avorte..." (toujours suivre sa première impression... cela évite de perdre du temps...)
Troisième RDV chez le gynéco...
L'IVG médicamenteuse n'étant plus possible, il va falloir passer par un curetage avec anesthésie générale...
Direction le service hospitalier s'occupant des IVG...
Je rencontre le médecin qui va réaliser l'intervention... Elle me parle, me questionne sur les raisons de ma démarche, me demande si j'ai bien réfléchi, me fait douter, me fixe un RDV pour la semaine suivante...
La semaine suivante, je rencontre un médecin psychologue, et rebelote les questions et tout le tralala...
Et je signe des documents car, oui, je suis sûre de vouloir interrompre ma grossesse, car oui, je suis certaine de ne pas vouloir garder cet enfant dont je n'ai jamais voulu...

L'intervention est fixée au 10 juillet...
Je rentre à l'hôpital, seule, à 7h, à jeûn...
On me place dans une chambre et j'attends, j'attends, j'attends pendant 2 heures, à ruminer, à pleurer, à regretter, à être sûre, à être larguée, à me caresser le ventre, à écrire toutes les pensées qui me traversent l'esprit dans un cahier que j'avais apporté... J'ai peur de ce que je vais faire, j'ai peur qu'il y ait des complications suite à l'intervention: et si je ne pouvais plus avoir d'enfant, par la suite? Et si l'IVG était mal faite et que des complications apparaissaient? Et si, et si, et si?
Et puis quelqu'un est venu me chercher...
Et l'on m'a installée dans le bloc...
Et l'anesthésiste m'a posé le masque et m'a dit de compter jusqu'à trois...
Et 1, et... je me suis réveillée, quelques minutes ou quelques heures plus tard, je ne m'en souviens plus...

Le temps avait été suspendu, pour moi. J'avais l'impression d'en être restée au moment où l'anesthésiste m'avait posé le masque sur le visage...
Il s'est juste passé que, au cours de cette faille spatio-temporelle, on m'avait aspiré l'intérieur du bide, nettoyé l'utérus, Interrompu Volontairement ma Grossesse...

J'ai été reconduite dans ma chambre et j'ai attendu l'heure de pouvoir sortir...
Je n'avais plus toutes ces angoisses qui me serraient le ventre quelques heures auparavant...
C'était fini, terminé... 
Ma vie allait pouvoir redevenir telle que je l'avais laissée avant d'être enceinte...
Enfin non, elle ne serait plus tout à fait la même car l'IVG m'a laissé une marque, indélébile...
C'est mon meilleur ami qui est venu me chercher à l'hôpital car C. avait mieux à faire ce jour-là...
Il a quand même eu la décence de ne pas me laisser seule la nuit qui a suivi l'intervention... Quel gros connard gentleman...
Et puis le 11 juillet, je suis retournée travailler et aucun de mes collègues n'a su ce que j'avais fait la veille...

Quand quelques années plus tard, sûre de l'homme avec lequel je refaisais ma vie, nous avons décidé d'avoir un enfant, par amour, pour agrandir et souder notre belle tribu, et alors que ce bébé ne voulait pas venir, j'ai paniqué. J'ai cru que quelque chose avait été cassé, abîmé, meurtri lors de mon IVG et que j'étais devenue stérile...
Ironie du sort, je suis tombée enceinte et, au bout de 6 semaines, la gynéco m'a prescrit du Cytotec (un revenant...) pour provoquer la fausse couche de l'oeuf clair qui végétait dans mon utérus... J'ai senti et j'ai vu l'oeuf s'évacuer de moi alors que je prenais ma douche, après un footing, le jour de mes 32 ans... 


Et puis finalement, rien n'était cassé, abîmé, meurtri...
Et ce soir, comme tous les soirs depuis bientôt 21 mois, Mapetite dort tranquillement dans son lit (ouais, ok, elle va se réveiller 3 ou 4 fois... mais je l'aime cette poupinette...Je l'ai tant désirée...).

Tout ça pour dire qu'il n'y a pas d'IVG plus légitime qu'une autre...
Qu'il n'y a QUE des cas de détresse...
Qu'il n'y a PAS d'IVG de confort...
Car chaque femme qui subit cette intervention, quels que soient son âge, sa classe sociale, sa religion, son origine ethnique, sera à jamais marquée par cet acte qui, en effet, n'est pas anodin et ne le sera jamais...
Avant d'y être confrontée, j'étais favorable à l'IVG pour des cas "extrêmes" uniquement (viols, par exemple). 
Mais finalement, face à cette grossesse non désirée, alors que pourtant je n'étais pas un cas "extrême", j'ai eu le DROIT de CHOISIR, j'ai eu le DROIT d'INTERROMPRE, en mon âme et conscience, quelque chose dont je NE VOULAIS PAS. La loi était de mon côté, je n'ai pas réalisé cet acte clandestinement comme l'ont fait nos mères et toutes les générations de femmes qui les ont précédées...
Il est certain que l'IVG ne doit pas se substituer à une forme de contraception.
Il est peut-être nécessaire de revoir la prévention en matière de contraception, d'informer encore et toujours les femmes sur tous les moyens existants pour éviter une grossesse non-désirée.
Mais pour l'heure, ce droit existe et il doit rester, malgré ses détracteurs...



Alors je remercie toutes ces femmes qui se sont battues pour qu'aujourd'hui, nous ayons le DROIT de réellement disposer de notre corps, dans des conditions dignes, et j'espère que nous garderons ce DROIT, pour nos filles et les générations qui suivront...