mardi 7 novembre 2017

Et puis un jour, j'ai couru 42.195kms ...


AU COMMENCEMENT...

C'était une espèce de défi que je m'étais lancé...
Un jour, je courrai l'épreuve mythique du marathon...
J'avais couru mon premier semi-marathon à 20 ans. Je m'étais donc fixé le cap des 40 ans pour passer ce cap d'épreuve sportive.
Et puis, on va dire, pour la faire courte, que j'ai été piquée dans ma fierté et que je me suis lancée dans le défi du marathon un peu plus tôt que prévu...

Nous sommes début juin, le 5 juin pour être précise...
Je tombe sur une publication Facebook qui m'informe que les inscriptions pour le marathon de Toulouse du 22 octobre 2017 viennent d'ouvrir...
Toulouse : le lieu me plaît. Une partie de ma belle-famille y habite et, surtout, l'un de mes beau-frères est un adepte de course à pieds et a déjà couru ce marathon plusieurs fois. Je lui envoie un message pour savoir s'il serait prêt à me coacher sur cette épreuve. Il est ok, c'est donc parfait.
22 octobre : c'est le premier dimanche des vacances de la Toussaint, ce qui veut dire qu'il n'y a pas d'école à gérer le lendemain pour les enfants et que la logistique va être plus simple qu'en période scolaire. Et puis ça me laisse pas mal de temps pour travailler mon plan d'entraînement, gérer d'autres points de logistique et, accessoirement, m'entraîner.

Me voilà donc inscrite, début juin, au marathon de Toulouse...
Dans la foulée, mon beau-frère me confirme qu'il s'est également inscrit...
Et là, surprise, le Namoureux me dit qu'il tenterait bien la course, lui qui n'avait alors jamais émis le moindre début d'intérêt pour le marathon. Plus adepte des courses natures, la perspective de courir 42kms sur le bitume le laissait dubitatif. Mais là, la course avait lieu "chez lui" et en famille.
Nous voilà donc inscrits, tous les deux, sans savoir où nous mettions les pieds.
L'euphorie du défi étant tombée, place à la préparation.

L'ENTRAINEMENT

Mon beau-frère nous a envoyé plusieurs types de plan d'entraînement, y ajoutant ses conseils personnels en tant que marathonien.
Pour ma part, j'ai choisi un entraînement en 10 semaines, avec 3 séances hebdomadaires.
Officiellement, l'entraînement pour le marathon devait donc commencer la semaine du 14 août.
Néanmoins, je ne suis pas restée oisive de début juin à mi août et j'ai entamé une "remise en forme" : une séance de natation, une séance de vélo elliptique et un footing tranquille, par semaine. 
A partir du 14 août, j'ai essayé de respecter les 3 entraînements hebdo mais entre les vacances d'été, la rentrée, certains aléas du quotidien, il a fallu parfois adapter l'entraînement. Certaines séances de fractionné se sont passées dans la piscine, d'autres sur le vélo elliptique.

Parmi les incontournables de l'entraînement, il y avait les séances de fractionné, qui te font certes progresser mais qui sont quand même pénibles et indigestes. 
Bon, cela dit, j'ai retrouvé le plaisir de la "souffrance" dans l'effort (oui, oui, les sportifs sont de grands masochistes) avec ces séances de fractionné. Avoir envie de vomir tripes et boyaux au milieu de la série, mais ne rien lâcher et réussir à tenir, ça provoque une espèce de mini-jouissance que certains comprendront.


Autre incontournable de l'entraînement : le semi-marathon officiel, pour avoir conscience des conditions de course sur une épreuve officielle et une idée de ses capacités. Pour ma part, j'ai opté pour le semi Saint-Malo/Cancale qui avait lieu le 3 septembre. Honnêtement, l'inscription au marathon de Toulouse et les billets d'avion n'auraient pas été payés, j'abandonnais l'idée de courir le marathon. Ce semi-marathon, bien qu'il soit "beau" puisqu'il longe la mer pendant plusieurs kilomètres, a été d'un ennui sans nom. Pardon aux adeptes de course sur route, mais j'ai trouvé ces 21,1 kms longs et ennuyeux... Néanmoins, j'étais contente de mon temps : 1h45'36"; c'était de bonne augure pour le marathon.
Le Namoureux, lui, a couru le Auray-Vannes en 1h40. Même ressenti que moi: il s'est ennuyé et n'a rien trouvé d'intéressant à la course.
Cela dit, ces bonnes performances nous ont mis en confiance pour la suite.

Dernier incontournable dans la préparation : la sortie longue pour approcher le mur.
Hors de question de se taper 30 kms de bitume. Nous avons donc décidé de programmer cette sortie en duo, le 30 septembre. Nous avons opté pour un parcours uniquement sur sentier côtier. 30 kms de montées et de descentes, de terrain accidenté, de cailloux, de boue, de racines, de feuilles mortes, d'escaliers, de sable, etc. 30kms avec nos camel-backs, en autonomie. 
On a mis 3h04 à parcourir la distance et cela a été dur, physiquement. 
Nous dire qu'il nous faudrait encore courir 12kms et sans doute plus d'une heure, ça a calmé notre euphorie du semi-marathon. 

Dans la série, je n'en fais qu'à ma tête, on m'avait conseillé:
- de manger du bitume. Allez, à tout casser, la course sur bitume a dû représenter 20-25% max de mes entraînements... Je n'aime pas la route, c'est comme ça. Je préfère la forêt, les sentiers côtiers, les terrains accidentés et boueux.
- de faire des sorties à allure marathon, soit 5'40"/km vu l'objectif fixé. Je n'ai pas réussi... Sur le 30 kms, là, oui, j'étais même à 6'00''/km. Mais sur les entraînements, je n'arrivais pas à descendre ma vitesse. 

L'ALIMENTATION

Alors, clairement, nous sommes trop épicuriens pour nous priver d'un bon confit de canard, d'un bon verre de vin, d'un apéro ou d'un repas entre amis, sous prétexte qu'il faut préparer notre organisme.
Cela dit, nous sommes des mangeurs "équilibrés" et nos repas ne sont jamais trop riches en graisse ou en sucres. Nous mangeons peu de viande, beaucoup de légumes et de féculents, des yaourts, etc, etc.
La dernière semaine, là où je n'aurais mangé que des légumes, j'ai quand même ajouté quelques féculents, mais honnêtement, je n'ai rien changé à mon alimentation quotidienne.
La veille de la course, nous avons fait une pasta party mais nous nous sommes offert une bière blonde bien fraîche en apéro et un bon verre de rouge au dîner. Parce que le vin rouge, c'est plein d'anti-oxydants !!!
Quant au petit déjeuner, le matin de la course, il a été composé des mêmes aliments que d'habitude : jus d'orange, café, tartines de pain beurre/confiture ou pain beurre/miel. J'ai juste mangé un peu plus que d'habitude.
En revanche, j'ai bu beaucoup plus d'eau pendant toute la semaine qui a précédé la course.
Je me suis forcée à boire 1,5l d'eau par jour, en plus du thé et des tisanes et de l'eau consommée aux repas.
Cela dit, si je ne me suis pas posée beaucoup de questions sur l'alimentation avant la course, je m'en suis posée davantage sur l'alimentation PENDANT la course.
Clairement, je n'étais pas tentée par tous les gels et autres gadgets vendus en magasin de sport. Leur composition m'écoeure rien qu'à leur lecture et je trouve que c'est hors de prix.
J'ai donc demandé à quelques marathoniens aguerris ce qu'ils consommaient pendant les courses et à quelle fréquence. Leur réponse a été unanime : "Mange et bois à TOUS les ravitaillements". 
Pas de gel ni autre gadget. Juste de l'eau, des fruits secs, des bananes, des compotes, etc.
Le Namoureux avait mis une pastille d'Isostar dans sa gourde d'eau et mon beau-frère avait de la maltodextrine dans sa gourde et un gel, qu'il a consommé au 25ème km. Et sinon, pour tous les trois, c'était ravitos, ravitos, ravitos.

LA COURSE

Mon beau-frère habite à 10 minutes à pieds de la ligne de départ ce qui est un luxe, un vrai.
Pas de stress de stationnement ou d'arriver en retard.
Nous avons quitté la maison vers 8h15 pour arriver sur le départ un peu avant 8h30.
Grosse, grosse file d'attente pour passer les portails de sécurité. D'ailleurs, certains coureurs engagés sur le 10kms et sur le semi-marathon ont raté leur départ. 
A priori, il y a eu un gros bug au niveau de l'organisation.
A notre niveau, nous n'avons rien ressenti. 
Et, en raison de ces problèmes d'organisation, le départ du marathon a été retardé de 20 minutes.
Cela nous a laissé le temps de passer aux toilettes et à la consigne.
Pas de consigne pour moi. J'ai choisi de courir avec mon camelback, sans la poche à eau, et d'y mettre un tee-shirt de rechange, un tee-shirt manches longues, mon kway et une paire de chaussettes de rechange. C'est peut-être du poids à porter (et encore...) mais comme ça, je suis sûre de pouvoir me changer dès l'arrivée et de ne pas attraper froid. Et puis, habitude de traileuse/randonneuse, j'aime bien avoir un sac sur le dos pour courir/marcher.
9h40, le départ est donné et près de 3000 coureurs s'élancent pour 42,195kms.
Du 1er au 10ème kilomètre : tous les voyants sont au vert. Le parcours est roulant. Entre le 2ème et le 5ème kilomètre, il y a eu un faux-plat, le plus grand dénivelé de la course. Honnêtement, peut-être qu'à 40 km, je l'aurais senti, mais là, j'ai eu l'impression de courir sur du plat.
La météo est plutôt sympa. Du soleil qui perce un ciel légèrement couvert, environ 15°C, ni trop chaud, ni trop froid, pas de vent, pas de pluie. Des conditions idéales.
Je bois et mange à chaque ravitaillement : eau et banane.
Du 11ème au 20ème kilomètre : les voyants sont toujours au vert. Nous croisons de la famille qui nous encourage. Ca rebooste, c'est dingue.
Et toujours de l'eau et des bananes, et quelques raisins secs que j'avais dans une poche de mon camelback.
Du 21ème au 30ème kilomètre : nous passons le semi-marathon en 1h54 et les 30 kilomètres en 2h45. Le rythme est super régulier, la foulée tranquille. On croise encore nos supporters personnels, on continue à manger et à boire. Tout va bien.
Du 31ème au 40ème kilomètre : les muscles commencent gentiment à manifester un début de fatigue mais rien d'insurmontable/insupportable. Juste avant le 34ème kilomètre, je m'arrête faire pipi dans une sanisette de la ville. En fait, j'avais une envie de pipi depuis le départ et là, ça devenait un poil urgent! L'inconvénient d'être une fille, c'est qu'il est plus compliqué de s'arrêter en bord de route qu'un garçon. Mais bon, la halte technique passée, je rejoins mes deux co-équipiers qui s'étaient arrêtés pour desserrer leurs lacets. On repart.
Kilomètre 34... ok...
Kilomètre 35... ça commence à tirer mais ok...
Kilomètre 36... plus de petite bouteille d'eau au ravito! Que des grosses bouteilles de Badoit d'un litre !!! L'hallucination! J'en chope une mais je me dis que je ne vais pas courir longtemps avec une bouteille d'un litre dans la main, et surtout, la perspective d'avaler de l'eau gazeuse me file des hauts-le-coeur... Bref, petit coup au moral parce que j'ai besoin de boire, je sens les mollets qui se crispent. Du coup, je lâche la bouteille de Badoit, même pas entamée (j'ai honte... j'ai horreur du gaspillage) et je chope une petite bouteille de Volvic, à peine entamée, que je trouve par terre. Oui, c'est pas forcément très hygiénique parce que je ne sais pas qui a pu boire/cracher dedans. Mais un moment, tu mets tes principes hygiénistes de côté et tu bois pour hydrater ton muscle qui en a besoin.
Kilomètre 38... Un nouveau ravito. Je lâche ma bouteille ramassée par terre et j'en prend une neuve, sans bouchon... Quelle coconne... C'est là que je me dis que l'oxygène va à l'essentiel et pas forcément au "cerveau-qui-réfléchit". Me voilà donc avec ma bouteille sans bouchon pour les 4 derniers kilomètres... Je bois mais je sens que ça ne passe plus très bien. L'estomac commence à bloquer ce que je veux y faire entrer...
Kilomètre 39... J'ai les cuisses qui pèsent une tonne, les mollets qui luttent contre les crampes. Le moral est là, le souffle est bon, mais les jambes sont vraiment lourdes. Pourtant, le chrono reste correct... J'ai l'impression de ne pas avancer et pourtant, j'avance.
Kilomètre 40... Qui a fait couler du ciment dans mes cuisses??? Je serre les dents mais je cours...
Kilomètre 41... Le plus long kilomètre de mon histoire de coureuse... Mais je continue à courir...
Kilomètre 42... Je ne vois pas le petit panneau "42"... Mais je reconnais la ligne d'arrivée, les derniers 200m... Ca y est, je reconnais la Place du Capitole! Ca y est, c'est l'arrivée! Elle est où l'arche d'arrivée, bordel? Le Namoureux et mon beau-frère sont juste devant moi. Je vois l'arche d'arrivée, le chrono qui affiche 3h55'40"... Je chope la main du Namoureux, je l'entraîne dans ces derniers mètres en disant "On passe sous les 3h56 !!! On y va!!!". Et on y est allé!
On a passé la ligne d'arrivée sous un chrono qui affichait 3h55'46" mais notre temps réel sera 3h54'45"! 
Et là, malgré des jambes en bois, on oublie la douleur des 4 derniers kilomètres!
Au départ de la course, nous avions deux objectifs: finir la course et, si possible, la finir en moins de 4h! On l'a fait et on est super heureux !!!
Après, il a fallu récupérer les sacs laissés en consigne. Pour le coup, j'étais bien contente d'avoir tout avec moi, dans mon camelback, pour me changer aussitôt.
L'organisation proposait une zone de cryothérapie. Nous avons testé! P***, c'est froid !!! Cela dit, ça fait du bien.
Ensuite, une fois les consignes récupérées, nous avons pris le métro, avons affronté l'épreuve des escaliers, et sommes rentrés.
Je rêvais d'une bonne douche chaude et d'une sieste.

ET APRES...

Les cuisses ont été lourdes pendant 36h environ.
Là, nous sommes à J+4 de l'épreuve et je n'ai pas rechaussé mes baskets. Pas le temps, mais pas franchement envie non plus.
J'ai juste fait du vélo pour aller au boulot (oui, bon, ok, le trajet fait moins de 2kms...).
Je vais laisser mon corps tranquille pendant quelques jours encore avant de reprendre le chemin de la forêt et des sentiers côtiers. 
J'avoue que, l'épreuve du marathon finie, je me suis dit "plus jamais"! Et puis, finalement, je me surprend à surfer sur le net et à zieuter les longs trails ou des marathons sympas, type "marathon du Médoc"... A suivre...
En tout cas, ça a été une super expérience sportive.
Je pense que je n'aurais jamais couru aussi "bien" si j'avais été seule.
Il y a eu une véritable émulation entre nous 3 qui a rendu cette course fluide et magique.

BILAN: J'ai aimé et je n'ai pas aimé.

Je n'ai pas aimé:
- devoir aller courir parce qu'il FAUT s'entraîner et non parce que j'avais juste envie de courir.
- les entraînements de fractionné. Beurk.
- le semi-marathon : 21,10 kms sans odeur, sans saveur...
- avoir les cuisses qui pesaient 250 kgs chacune sur les 4 derniers kilomètres.

J'ai aimé:
- finir cette course au delà du temps espéré.
- ne pas me prendre le "mur" du marathonien.
- courir cette épreuve mythique accompagnée du Namoureux et du beau-frère.
- continuer à vivre une vie "normale" pendant les 10 semaines d'entraînements, c'est-à-dire avoir une vie sociale normale, manger et boire normalement, etc. 
- réussir à courir 42 bornes en m'alimentant normalement, sans gels ou autre cochonnerie.
- courir 30kms en duo avec le Namoureux, sur les sentiers côtiers.
- manger le meilleur cassoulet du monde et de l'univers, en compagnie de gens supers, quelques heures après la course! 




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1 commentaire:

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