mardi 5 février 2013

120 kms...

120 kilomètres, c'est la distance qui sépare Magrande de son père, distance que j'ai mise entre eux, il y a maintenant 4 ans et demi pour des raisons que j'aurais préférées ne jamais à avoir...
Mais avant de partir, de séparer géographiquement Magrande de son papa, j'ai demandé au papa s'il m'autorisait à partir, s'il était d'accord...
Il a dit "oui" car il savait que rester là où nous vivions n'était plus possible pour moi...
Il a dit "oui" car il savait que là où je voulais aller, Magrande ne serait pas perdue, qu'elle retrouverait un environnement familier (celui de ses grand-parents), qu'elle ne perdrait rien en qualité de vie et d'environnement...
Il a dit "oui" car, finalement, 120 kms, par la voie expresse, c'est 1h10-1h15 de voiture, ça reste abordable...
Son travail de l'époque ne lui permettant pas de s'occuper seul, à plein temps, de Magrande, il n'a pas évoqué l'hypothèse d'en prendre la garde à temps plein.
Nous n'avions pas été mariés, nous n'avions donc pas divorcés, il n'y a donc jamais eu d'écrit, de règles de garde statuées et légiférées entre lui et moi, uniquement un accord MORAL...

120 kilomètres, c'est peu, mais c'est beaucoup...
Quand il arrivait à Magrande de pleurer et de réclamer son papa, 120 kms, c'est trop...
Quand il arrivait à Magrande d'émettre le désir de vivre en garde alternée chez son papa et chez sa maman, 120 kms rendent la chose impossible...
J'écris à l'imparfait car, depuis près de 2 ans, Magrande a intégré ces 120 kms et elle sait qu'il y a des choses qui ne sont pas possibles...
Et puis, avec son papa, nous nous arrangeons pour être présents, ensemble, aux moments importants de sa vie d'enfant : ses anniversaires, ses spectacles d'école, etc.
Oui, c'est vrai, nous avons la chance de bien nous entendre parce que nous pensons avant tout au bonheur et au bien-être de notre fille que nous avons déjà bien mis à mal en nous séparant.
C'est pour cela que je ne dépasserai jamais ces 120 kms, que je n'irai pas au-délà, que je n'éloignerai pas davantage Magrande de son père...
C'est pour cela que le Namoureux et moi vivons en célibataires géographiques, car je n'irai pas me rapprocher de lui et éloigner davantage Magrande de son père.
Inconcevable, inimaginable, ...

A 120 kilomètres de mon ancienne vie, j'ai reconstruit un foyer, avec un Namoureux et ses deux enfants. Une famille recomposée qui a été décomposée pendant un an et demi car, si dans ma conception des choses, je ne souhaite pas éloigner davantage Magrande de son père, la mère des enfants du Namoureux ne l'a pas envisagé de la même façon et est partie vivre son histoire d'amour, ses enfants dans ses valises, à l'autre bout de la France...
1000 kms... Ben 1000 kms, c'est juste énorme, c'est juste trop, c'est juste catastrophique d'éloigner autant des enfants de leur père...
1 week-end par mois, qui commençait le vendredi soir, à 22h, après l'arrivée en avion et qui finissait le dimanche, à 16h, au moment de repartir à l'aéroport...
1 week-end par mois qui dépendait des conditions climatiques (oui, oui, les avions bloqués par la neige, toussa, toussa) et des conditions sociales (oui, oui, les p*** de grèves, toussa, toussa).
Cela a duré 1 an et demi car, par chance, la maman de Lagrande et du PtitMec a préféré revenir en Bretagne, dans la ville d'origine. Retour à la case départ pour le bonheur et le soulagement de tous...
Car pendant un an et demi, à part des gens malheureux, cet éloignement n'a rien apporté...

Et ce soir, j'apprend qu'un très bon ami, également divorcé, va vivre le même drame que le Namoureux...
Son ex-femme s'en va rejoindre son nouvel amour, emportant leurs deux enfants dans ses valises, à plusieurs centaines de kilomètres...

Et là, tu vois, j'ai les boules...
Mais qu'est-ce qui passe par la tête de ses mères pour être capable d'autant de cruauté et d'égoïsme envers leurs enfants?
Ont-elles conscience du nombre de malheureux qu'elles vont faire, dont elles?
Avoir séparé ses enfants une première fois de leur père en divorçant leur donne-t-il le droit de les séparer géographiquement d'une telle distance?
D'avoir obtenu la garde complète de leurs enfants lors du jugement de divorce leur donne-t-il le droit de faire ce qu'elles veulent de leurs enfants? 
Vouloir vivre sa vie de femme, sa vie amoureuse, c'est un droit, c'est une liberté... mais à quel prix bordel !!!????

Il y a 6 ans, j'ai fait le choix égoïste de me séparer du père de Magrande, pour mon bonheur...
Il y a 4 ans, j'ai dû choisir, malgré moi, de séparer géographiquement Magrande de son père...
Aujourd'hui, pour le bonheur et le bien-être de Magrande, j'ai choisi d'être séparée géographiquement de l'homme que j'aime, parce que j'estime qu'en tant qu'adulte, je supporterai mieux la séparation que ma fille de 7 ans...




1 commentaire:

  1. Ton billet m'a touché. Il a fait résonner une expérience "similaire", au moins en ce qui concerne les choix.
    Car ce qui me dérange, comme toi je crois, c'est que sous couvert de " choix du bonheur" les enfants sont souvent otages.

    Il y a 11 ans, je quittais le papa de mes 2 zomm.
    Le rayon géographique que je m'autorisais alors était la distance entre l'école et sa maison. Soit 2 km!!!

    Je le quittais, mais pour eux nous faisions le choix de la garde alternée.
    Papa voulais " rattraper le temps perdu"

    Pendant quelques temps j'ai pensé avoir trouvé une vie parfaite: pendant une semaine j'étais maman à temps plein, ne laissant au travail que le temps où les petits zomm étaient en classe.

    Et puis la semaine suivante je rattrapais le temps de travail .

    Mais voilà: je rattrapais.
    Avec les enfants je tentais de rattraper les soirées où je n'avais pas été près d'eux.
    Avec le boulot je tentais de rattraper le retard pris pour être à l'école chaque jour, et près d'eux le mercredi.

    Je n'ai pas tenu plus de 2 ans à ce rythme.!! J'avais remplacé des frustrations par d'autres!!!

    Et puis l'éducation alternée a atteint ses limites: la vie avec papa et celle avec maman étaient trop éloignées, même à 2 km.

    Mes enfants allaient ils pouvoir se construire un modèle cohérent en oscillant entre des vies si opposées?

    Voilà pourquoi aujourd'hui et cela depuis 8 ans, j'ai emmené mes garçons dans ma région d'origine, à 150km de leur papa.
    À la campagne.

    Ce second choix a été plus compliqué que celui de la séparation de notre couple. Je prenais la responsabilité de leur vie, leur vie au jour le jour.

    Je ne fais aucune généralité . Il y a tant de facteurs qui entrent en jeu.

    Mais si chacun, au moment venu de la séparation prenait le temps de penser au bien être des enfants. Et si surtout on prenait le temps de se reposer cette question ? Les enfants évoluent. En grandissant ils ont leur avis, leurs ressentis d'adolescents.

    Les choix se présentent encore.
    Et encore.
    Et se multiplient avec la volonté et réformer une autre famille.
    Plus on est de fous, plus on rit!

    Il paraît.

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