mardi 19 février 2013

Le complexe de la Desperate...

Depuis presqu'un an, entre mon congé maternité et mon congé parentale à temps partiel, me voici devenue une Desperate Housewife à mi-temps ...
En gros, j'ai un travail salarié le jeudi, vendredi et samedi, soit 16h par semaine...
Et le reste du temps, je glande!
La belle vie quoi!
Sauf qu'en fait, ça ne se passe pas vraiment comme ça!

Etant seule, abandonnée, épleurée, etc. du lundi matin 6h au vendredi après-midi 16h, j'ai l'immense joie et bonheur de m'occuper de Magrande (bientôt 8 ans) et de sa petite soeur (bientôt 10 mois)...
Et ben c'est juste crevant, épuisant, éreintant, et pleins d'autres adjectifs en "ant"...



Le matin, 7h45, au diable les grasses mat', il faut se lever parce que Magrande doit aller à l'école... La sortir au tractopelle du lit, lui préparer son p'tit dèj' (elle pourrait le faire... mais à l'heure qu'il est, elle n'aurait toujours pas fini), la booster pour se laver les dents, se coiffer, faire son p'tit pipi... tout ceci, bien entendu, en changeant la couche de bébé, en l'habillant, en lui donnant son biberon, en la déguisant en mini Yéti pour affronter le froid hivernal et conduire Magrande à l'école...
Et un lundi sur deux, histoire de rendre l'aventure matinale plus rigolote, je gère toute la tribu: Lagrande, Magrande, PtitMec et Bébé! 4 enfants pour moi toute seule, c'est que du bonheur !!! 

Et puis, ben, en bonne Desperate que je suis, il faut faire les lits, faire la vaisselle du p'tit dèj' (oui, oui, le lave-vaisselle, chez nous, ce sont mes deux mains...), un p'tit coup de balai voire, ô folie, un p'tit coup de serpillère, surtout depuis que Bébé galope à 4 pattes et continue à fourrer ses doigts dans la bouche...
Certains matins, d'autres évènements fantaisistes viennent égayer cet emploi du temps déjà tellement joyeux: lessives, étendage de linge, courses ( le drive a alléger cette corvée... merci!).



Et tout ça, évidemment, en jouant avec bébé, en gérant le p'tit caca-qui-fouette, le p'tit rototo qui laisse des morceaux, le déménagement de la moitié du salon (le quatre patte, mais quelle invention de m*** !!!)...

Et puis, toujours en bonne Desperate que je suis, je n'abandonne pas Magrande à la cantine les jours où je suis à la maison. Elle rentre déjeuner le bon p'tit plat que sa mamounette lui a cuisiné! Je pourrais me contenter d'un plat de lasagnes Findus (pardon, elle était facile celle-là) mais d'une part, ce genre de produits est banni de ma maison et, d'autre part, en tant que Desperate parfaite, je me dois de trouver le temps de cuisiner un vrai truc à Magrande (et même à Bébé tiens...).
Donc, en fin de matinée, afin que Magrande puisse mettre les pieds sous la table dès qu'elle rentre de sa longue matinée de 3 heures d'école (elle a bossé, ELLE!), je me mets aux fourneaux... tout en gérant un bébé qui ouvre tous les placards, qui commence à ouiner parce qu'elle est fatiguée et qu'elle n'arrête pas de tomber, parce qu'elle a faim, etc.
Magrande rentre seule de l'école (200m, sur le même trottoir, j'ai réussi à admettre qu'elle pouvait le faire). Hop, tout le monde à table! Le repas, c'est un moment de partage et donc, nous déjeunons toutes les trois, ensemble. Et je peux vous dire que c'est un sacré exercice de style que de donner la becquée à Bébé, manger en même temps et écouter d'un oreille la plus attentive possible la dernière super aventure de la cour de récré en huit tomes de Magrande!
Arrive l'heure où l'on débarasse la table, fait la vaisselle, etc.

Et là, Magrande le sait, il y a un moment sacré dans cette journée exaltante: ma pause café...
Le temps s'arrête pendant quelques minutes, le temps d'apprécier le liquide chaud et noir, booster indispensable pour recharger les batteries, accompagné de son carré de chocolat noir (plein de magnésium, indispensable au bon équilibre...!). Pendant 10 minutes, je sollicite Magrande pour qu'elle s'occupe de sa petite soeur, qu'elle joue avec, juste le temps de cette dizaine de minutes où je prends du temps pour moi... 
10 minutes bordel.... Et ça fait plus de 5 heures que la journée a commencé...




C'est l'heure pour Magrande de repartir pour l'école et pour Bébé de me foutre la paix filer au lit pour sa sieste! Et comme cette enfant est joueuse, la durée de la sieste reste un moment de suspens! 

Pendant la sieste de bébé, en tant que Desperate accomplie, je ne peux pas rester inactive à glander devant la télé ou sur le PC (euh... quoique...). Je m'attache donc à anticiper le repas du soir, préparer les sacro-saintes crêpes pour le goûter, faire de la paperasse qui nécessite un peu de concentration, bêcher la terre du potager, m'occuper des poules, tailler les pommiers, poncer un meuble, etc.
Et puis bébé se réveille... et ces p'tites bêtes, c'est comme les p'tits bébêtes à poil et à quatre pattes: il faut les sortir, les promener! Alors hop, on sort tout l'attirail (tenue de Yéti pour l'hiver, couverture de survie, etc) et direction n'importe quel endroit tant que Bébé puisse prendre l'air et aérer ses petits poumons!
Et puis vient l'heure du goûter de bébé, et de la sortie de l'école de Magrande, et du goûter de Magrande (le mien aussi, du coup...), et des devoirs....

Petit moment de répit avant le dîner, qui est déjà prêt, je vous le rappelle, car je suis une Desperate Anticipatrice. Une petite heure de glandouille passive, de jeux avec Magrande et/ou avec Bébé... Une petite heure...

Et hop, la journée rythmée et palpitante de la Desperate reprend son élan au moment du dîner! Rebelote la gestion simultanée de "donner à manger à Bébé", "écouter les aventures de la cour de Récré tome 24" et "manger en même temps"...
Et rebelote la vaisselle, le suivi de Magrande pour le brossage de dents, le pipi du soir-espoir, la dernière cou-couche pour bébé et là, à ce moment précis de la journée, je jubile, car il est aux alentours de 20h-20h15 et, après extinction des feux, JE ME POSE ENFIN !!!
Enfin, ça, c'est depuis que Bébé a eu la bonne idée de faire ses nuits... Jusqu'à il y a environ 3 mois, il fallait assurer le service de jour ET le service de nuit.... 

Et là, je fais le bilan d'une journée type: de 7h45 à 20h15, soit en 12h30, j'ai posé mon popotin pour glander 1h-1h15 max....
Le reste du temps, je l'ai consacré à mes filles, à mon foyer, à ma maison!
Et pourtant, il y a des moments où je culpabilise, où j'ai l'impression de ne rien faire de mes journées...
Le week-end, quand le Namoureux rentre de sa semaine de travail (parce que lui, à mes yeux, il a vraiment travaillé du lundi au vendredi), je culpabilise de le laisser faire la vaisselle, la cuisine, la lessive, alors que moi, je n'ai "vraiment" travaillé que 16 pauvres petites heures dans ma semaines...
Je culpabilise quand parfois, parce que je me lasse un peu, je laisse traîner des trucs et que ma maison n'est pas parfaitement rangée alors que je n'ai "que ça" à faire de mes journées à la maison...

Et là, je me dis que "mère au foyer", c'est quand même un boulot, un vrai, qui demande de la rigueur, des talents de gestionnaire, de logisticienne, d'éducatrice, de cuisinière, et plein d'autres qualités et atouts encore... parce que c'est un boulot exigeant...
Et "mère au foyer", c'est un boulot où tu ne te reposes quasiment jamais, où tu as finis tes 35h le mardi midi et il faut encore assurer tout le reste de la semaine...
Et curieusement, ce travail qui demande tant de disponibilité, de qualités, d'exigence et d'excellence n'est pas reconnu comme tel...
Pas de salaire, pas de prime, pas de reconnaissance...
Au contraire, la bienséance dénigre ces femmes, fainéantes, incapables de faire autre chose que de rester à la maison...

Alors voyez-vous, ce soir, je tire mon chapeau à toutes les mères au foyer, qui n'ont pas cette bouffée d'oxygène de 16 heures par semaine où, pour ma part, je file me reposer, loin des sollicitations permanentes des enfants. 
Je tire mon chapeau à ces femmes qui sont 24h/24h à fond dans leur job...

Et je tire mon chapeau en particulier à l'une de ces femmes : ma maman!
Mère de 3 enfants, une vie dans des cartons de déménagement parce qu'épouse d'un militaire, jamais de vraies vacances pendant presque 25 ans... 


Quoiqu'il en soit, même si mes journées me paraissent souvent très longues ou parfois trop courtes, je ne regrette en rien mon choix (qui n'en fut pas véritablement un, mais ça c'est une autre histoire...) du congé parental à mi-temps, qui me permet de voir grandir mes filles et de m'offrir un peu de récréation en jouant à la marchande la moitié de la semaine!


 


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