lundi 18 février 2013

"CONSommateurs, révoltons-nous!"

J'emprunte à Jean-Pierre Coffe le titre de son livre publié en mars 2004 pour rebondir sur le "FindusGate" ou "HorseGate" qui a éclaté il y a une dizaine de jours.
J'avais acheté et lu le livre de Jean-Pierre Coffe et j'avais blêmi devant les révélations à vomir qui y figuraient: des veaux de lait nourris au lait en poudre, des saumons dopés aux antibiotiques, etc...
Et pourtant, à l'époque, malgré ces révélations, je n'avais pas outre mesure changer mon mode d'alimentation. Je continuais à consommer des plats préparés, je ne lisais pas plus que ça les étiquettes des ingrédients, je faisais un peu de fait-maison mais pas trop...



Et puis, au fil des années, à force de lire des livres et des articles sur le sujet, de bosser (aussi) dans la restauration rapide, j'ai pris un virage dans ma façon de consommer et de m'alimenter.
Non, je ne suis pas passée au "tout-bio" car, clairement, je n'ai pas le pouvoir d'achat adéquat et je reste profondément septique à l'égard de ce concept.
En revanche, je me suis réellement mise à cuisiner...



Exit les plats préparés... Je défie quiconque venant chez moi d'en trouver dans ma cuisine... Je ne suis pas une grande cuisinière mais il n'est pas nécessaire et indispensable d'en être une pour faire un gratin de pâtes maison à sa famille ou bien encore une soupe (le truc de ouf : éplucher des légumes...)



Exit les légumes des grandes surfaces (comme les champignons de Paris en provenance de Belgique, par exemple)... Tous les vendredis, c'est le rituel du panier de légumes, avec un petit côté Kinder Surprise quant à  son contenu... Alors oui, c'est relou de manger du céléri 6 semaines de rang, mais je préfère ça que de manger des tomates immondes, sans goût et pleines de flotte en hiver... Et puis, ça pousse à la créativité. Par exemple, un hiver, nous avons eu du potiron pendant 5 ou 6 semaines de rang. Une fois passés les soupes et les gratins, on se lasse du potiron... Pour ne pas le gâcher, j'en ai fait... des confitures... Et deux ans plus tard, j'en mange encore!

En voie de disparition les brioches, biscuits et autres cochonneries pour le goûter fabriqués par les industries agro-alimentaires... Désormais, après acquisition d'un billig, je me suis reconvertie en crêpière et ma petite tribu mange des crêpes au goûter, au p'tit dèj', etc... Des oeufs, de la farine, du sucre et du lait, ça ne nécessite pas de sortir de Top Chef pour y arriver...

Dans un premier temps, je me suis donc mise à faire beaucoup de "fait-maison" pour éviter les pièges des additifs, des sucres ajoutés, des graisses à gogo (huile de palme mon amour...), du sel à outrance. Le pli du "fait-maison" a surtout été pris dans un souci d'équilibre alimentaire... N'ayant pas encore tout éradiquer de mes placards, il reste encore un pot de Nutella qui traîne (petit, le pot... la dernière fois que j'en ai acheté un gros, il a moisi...), des Blédibeurk pour bébé (j'étais à 50%-50% entre l'industriel et le fait-maison... Depuis aujourd'hui, la tendance est de 0%-100%), et des quelques bonbons qui se battent en duel....

Mais les produits de base que j'achète (lait, sucre, farine, viande, etc), que valent-ils réellement?
Avec quels types d'engrais le blé qui a produit la farine que j'utilise pour faire mes crêpes a-t-il été cultivé?
Et le lait que je donne à mes enfants, de quelle vache vient-il? Que lui a-t-on fait ingurgiter pour qu'elle soit plus productive? 


J'ai fait une croix sur certains produits que je ne consomme plus. Le saumon d'élevage en est un exemple. Moi qui adorais cuisiner des papillotes de saumon, c'est fini. La raison est que les saumons d'élevage sont relativement super-chimiques et que trouver du saumon sauvage est difficile et hors de portée de ma bourse.... Adieu saumons et merveilles... 



Mais vais-je pouvoir ainsi éradiquer tous les produits suspicieux de ma liste de course?
Que va-t-il rester de "consommable" dans mon panier et à quel prix?
Je suis prête à manger moins pour manger mieux mais j'ai une famille de 6 personnes à nourrir, des futurs adolescents voraces en devenir...

Le seul aliment en laquelle j'ai une parfaite confiance, ce sont les oeufs de mes deux petites poulettes...  
Alors je me dis que la solution est peut-être là: élever son cochon, ses poulets, ses chèvre et basta!
A l'époque de nos arrière-grand-parents et même encore peut-être de nos grand-parents, la plupart des familles avaient un cochon... Et un cochon, je peux vous dire qu'il y a de quoi nourrir du monde avec... 
Moi qui rêve de vivre dans une mini-ferme, en espèce d'autosuffisance, je me dis que tous ces scandales vont peut-être m'inciter à franchir le pas...
Trouver le terrain, trouver la ferme, y engraisser mon cochon et mes poulets pour avoir de la viande à donner à mes enfants, élever mes petites chèvres pour avoir du fromage et mes petites poules pour avoir de bons oeufs, cultiver mes légumes, etc...
Oui, c'est un rêve....

Crier un grand "MERDE" à tous ceux qui nous en vendent....
Faire tomber tous ces spéculateurs et boursicoteurs qui considèrent le marché de l'alimentation comme un marché financier quelconque, au détriment de notre santé.
Faire exploser ce monde de l'industrie agro-alimentaire qui nous tient la gorge serrée en faisant valoir les milliers de personnes qu'elle emploie pour nous empoisonner...
Ne pas revenir au temps des charrues à boeuf mais revenir à la raison, au raisonnable, au raisonné... Ne produire que ce qui est nécessaire...
Revenir au troc, à l'échange, à la solidarité: je t'échange un poulet contre de la farine....

J'espère vraiment que cette nouvelle crise, ce nouveau scandale, réveillera les consciences, encore et toujours... Qu'on arrête de nous prendre pour des poules capables d'avaler tout et n'importe quoi pour produire les oeufs d'or de ceux qui spéculent sur notre santé...









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